Le Train des enfants de Viola Ardon, Albin Michel, 2021.
En 1946, l’Italie sortait d’une guerre perdue, de la période fasciste… elle était dans un des moments les plus durs de sa jeune existence en tant qu’état.
Le parti communiste italien qui avait fait session du parti socialiste, avait comme en France, le vent dans les voiles.
La situation de sortie de guerre rendait les régions les plus pauvres, encore plus fragiles économiquement. La misère constatée dans le sud d’Italie a donné l’idée aux dirigeants communistes d’organiser le transfert des enfants des famille pauvres du sud, dans des familles communistes du nord pour une période allant de 6 mois à 1 an afin de soulager ces familles, et, tout ça, avec le bénévolat des gens du parti, qui étaient particulièrement bien implantés dans l’Émilie et sa capitale Bologne.
L’autrice nous raconte l’histoire, par la voix d’Amerigo Speranza, un garçon de 7 ans, au début de l’histoire, évidement il fait partie des famille qui étaient les premières à avoir le droit de partir dans le nord : élevé par sa mère célibataire, qui avait perdu ses parents pendant la guerre, et qui se retrouvait à 25 ans, avec un enfant de 7 ans non scolarisé, à la merci d’un homme sans scrupule, vivant dans un « Basso » (pièce unique, dans le sous sol d’une maison),
La première partie, nous raconte le voyage vers le nord, la rencontre avec les familles d’accueil, les humiliations, et aussi l’accueil amical dans un premier temps et attentionné et affectueux par la suite, la découverte d’une vie d’enfant, de l’école, et des repas réguliers, mais aussi d’un homme qui lui a permis de découvrir la musique.
Mais de retour chez sa mère, la dure réalité du passé le rattrape, sa mère lui fait comprendre que la vie de là-haut il faut l’oublier, et pour finir de le convaincre, elle vend le violon que son père d’accueil lui avait fait cadeau …Là il ne supporte pas, il prend le train et va retrouver sa famille d’accueil
La seconde partie, se passe dans sa ville natale où il est revenu pour la mort de sa mère, il a la cinquantaine passée. Il n’était jamais revenu à Naples depuis sa fuite, ni voulu connaître un frère que sa mère a eu après sa fugue.
Devenu un violoniste de renom, il avais proposé à sa mère de l’aider financièrement, mais elle a refusée, et elle est restée dans le « basso « jusqu’à sa mort.
C’est en retournant dans le « basso » où était le cercueil de sa mère qu’il commence à décerner la véritable personnalité d’Antonietta, cette mère qui avait 25 ans quand il en avait 7, qui était une très belle femme qui plaisait aux hommes, qui s’était s’était battue contre la misère et la solitude, qui était une mère aimante malgré son manque de communication et de signes d’affection.
Il repart réconcilié, avec sa ville, avec son passé et surtout avec cette mère qu’il vient de redécouvrir.
Vincent N.