Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin , Manufacture de Livres (2020)
Laurent Petitmangin est né en 1965 en Lorraine, ce livre est son 1er roman pour lequel il a obtenu le prix Fémina des lycéens et d’autres prix.
C’est un roman très touchant sur l’amour paternel et filial, sur la responsabilité de parent qui fait qu’un jour ou l’autre chacun se demande s’il fait comme il faut, s’il ne faudrait pas faire autrement ou si un problème survient, où on a failli, donc aussi sur la culpabilité.
Il se passe dans l’Est de la France d’où l’auteur est originaire.
Le narrateur en est le père, il élève seul ses deux fils depuis la mort de sa femme dans la quarantaine, Il travaille à la SNCF et est militant socialiste, il voit depuis quelque temps que les rangs de militants s’éclaircissent, qu’on vient à la section moins convaincu et souvent pour le coup à boire.
Le premier, Fus a aidé la famille durant la maladie de la mère, la « moman », tout ça par amour familial et pour protéger le petit, plus jeune qui n’avait que 10 ans lors du décès. C’est un bon joueur de foot et son père, fier de lui n’a jamais manqué un match du dimanche et n’en manquera jamais un même après l’inquiétant et décevant changement de Fus.
Le petit a été protégé, il a mieux travaillé à l’école, a quitté le trio pour aller faire des études.
Donc Fus change et fréquente de plus en plus une bande de jeunes racistes, arborant des tenues néo-nazis, tenant des propos que son socialiste de père ne peut accepter. Puis, ça dérape, des bastons , un incident très grave et… la prison.
Les réactions du père, du frère et de Fus aussi alors sont émouvantes et la preuve de l’amour qui les lie. La lettre finale de Fus à son père fait venir les larmes.
Mais il n’y a aucun pathos, pas de description du monde en noir et blanc, le style est simple, les mots sont rares, choisis (on est chez des taiseux). C’est réussi, tout en délicatesse
Je ne voulais pas le lire alors qu’on me l’avait conseillé car le sujet FN me rebutait mais c’est très beau, ce roman parle surtout d’amour.
Anne A.