UBIK

 Ubik de Philip K. Dick , 10-18, 2019 (1ère édition Éditions Robert Laffont – 1970)

Après la présentation de 1984 de George Orwell (publié en 1949) et du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley (publié en 1932), je continue avec un auteur important de science-fiction de la 2e moitié du XXe siècle, Philip K. Dick. Les Éditions Quarto/Gallimard viennent de publier deux ouvrages regroupant ses nouvelles. Plusieurs de ses romans ont été mis en film (Blade Runner par exemple), je vais vous présenter son livre le plus célèbre Ubik écrit en 1970.

Nous sommes dans un monde, où quand on meurt, on passe par un stade intermédiaire, on devient un semi-vivant. On n’est plus vivant, mais notre corps est conservé dans un moratorium, dans un cercueil cryonique pendant un certain temps. Pendant cette période les vivants peuvent aller converser avec eux, leur demander conseil…

Nous sommes dans un monde très particulier. Tout est payant (on ouvre la porte du frigo avec une pièce, pareil pour mettre en marche la cafetière, pour ouvrir la porte de son appartement…) et bien sûr on est surveillé en permanence.

Plusieurs groupes, classes composent la société : les norms, les précogs,… L’ère spatiale a commencé, puisque les voyages sur la Lune sont fréquents.

Ces personnes ont des pouvoirs psychiques. Certains peuvent prédire le futur mais sans le modifier. D’autres peuvent lire les pensées des autres. Les inertiels) peuvent annihiler les pouvoirs ou les volontés d’autres personnes. D’autres encore peuvent modifier le passé. Comme en informatique, on peut revenir à une situation antérieure, tout en oubliant ce qui s’est passé ensuite. « Un père prévoit que sa fille va casser un vase précieux 8 jours après, il la punit en prévention mais elle cassera le vase. Plus tard une personne va faire revenir cette famille avant cet incident et le vasera ne sera pas cassé et les parents auront oublié que le vase devait se briser. »

Mais comment interpréter qu’après quelques péripéties, le héros et ses compagnons (qui sont sensés vivre après les années 1990) se retrouvent dans des événements de 1939 avec des décors de 1939 et des objets de leur époque 1990 ? Est-ce que le remède miracle, l’Ubik, permettra de retrouver une situation normale ? Et sont-ils encore vivants ou sont-ils des semi-vivants ?

Ubik vient de ubique (partout) qui a donné ubiquité. La mondialisation est là, c’est l’argent, donc la société capitaliste, qui domine le monde. Le thème de la mort est très important. Le roman nous fait passer d’un monde parallèle (monde futur possible ?) au monde d’avant (1939). Il est foisonnant, rempli de petites uchronies (que ce serait-il passé si ?) qui peuvent nous faire réfléchir sur le temps présent.

Bonnes lectures                                     Laurent D.