Les gens de Bilbao naissent où ils veulent ! de Maria LARREA

Les gens de Bilbao naissent où ils veulent ! Maria Larrea, Grasset, 2022.

Réalisatrice et scénariste c’est son premier roman ! Née en 1979 à Bilbao elle vit à Paris où elle a suivi des études de cinéma à la Femis !

L’histoire commence en Espagne, par deux naissances et deux abandons. En 1943, une prostituée de Bilbao donne vie à un garçon qu’elle confie aux jésuites. En Galice, une femme accouche d’une fille et la laisse aux sœurs d’un couvent. Elle revient la chercher dix ans après. L’enfant est belle comme le diable, mais jamais elle ne l’aimera pas.

Le garçon, c’est Julian. La fille, Victoria. Ce sont le père et la mère de Maria. L’autrice déroule en parallèle,  l’enfance de ses parents et la sienne. Victoria et ses dix frères et sœurs, Julian fuyant l’orphelinat pour s’embarquer en mer. Leur rencontre, leur amour et leur départ vers la France. Victoria sera femme de ménage, Julian, gardien du théâtre de la Michodière.

Maria grandit là, parmi les acteurs, les décors, les armes à feu de son père, basque et révolutionnaire, buveur souvent violent, les silences de sa mère et les moqueries de ses amies. Malgré tout Maria tombe amoureuse, fonde un foyer, s’extirpe de ses origines.

A vingt-sept ans, une tarologue lui prétend qu’elle ne serait pas la fille de ses parents. Pour trouver la vérité, il lui faudra retourner à Bilbao, où se révèle le secret de sa naissance et de la vie des protagonistes, avec l’enquête de la narratrice.

Avec un style enlevé, pleine d’images et d’esprit, Maria Larrea reconstitue le puzzle de sa mémoire familiale et nous emporte dans le récit de sa vie, assez romanesque … C’est un témoignage autobiographique aux mots cinglants sur les secrets de sa naissance, en rapport avec l’histoire sombre d’une Espagne qui n’a toujours pas fait son devoir de transparence sur des événements qui étouffent beaucoup des ressortissants.de l’après franquisme !
Une histoire d’orphelins, de mensonges et de filiation trompeuse qui marque les personnes à vie !
On a parfois du mal à retrouver le fil conducteur de la vie de chaque personnage surtout au  début ! Ce qui transparait c’est la souffrance sous-jascente de l’émigré ….

Denise Artagnan