Les conflits d’une mère : Marie-Thérèse d’Autriche et ses enfants d‘Elisabeth Badinter, Flammarion, 2020.
Elle est la souveraine la plus puissante de son temps (1717-1780). Fille aînée de l’empereur Charles VI, elle lui succède en 1740 à la tête de la maison des Habsbourg d’Autriche comprenant aussi la Hongrie la Bohême et la Croatie. Marie-Thérèse ne peut être élue « empereur, » dignité réservée à un homme : l’accession au pouvoir d’une princesse de 23 ans est l’occasion d’un long conflit. C’est son mari qui est élu empereur, Marie-Thérèse est donc couramment appelée l’« impératrice », seulement en tant qu’épouse de l’empereur. Elle est détentrice de la dignité impériale jusqu’à la mort de son mari en 1765, puis aux côtés de son fils Joseph II.
Seule femme à avoir été souveraine des possessions des Habsbourg, elle est restée dans la mémoire collective, comme l’un des plus grands monarques de son siècle.
Son art de la diplomatie et sa finesse psychologique ont marqué les esprits, et en ont fait une femme hors du commun avec l’amour pour ses 16 enfants et son affection pour son mari volage. Elle eut 11 filles, parmi lesquelles la reine de France Marie-Antoinette (1755-1793).
E. Badinter à partir de correspondances et de documents d’archives inédites s’est attachée à décrire comment elle a réussi à mener de front, les deux aspects de sa personnalité :
être une mère complexe, fort soucieuse de ses enfants, capable de la plus grande tendresse, mais aussi parfois de dureté, voire d’injustice. Une femme souvent tiraillée entre
les choix que lui dicte son cœur et ceux imposés par la raison d’État.
Elle refuse de confier entièrement ses enfants aux « ayos » noms donnés aux nourrices et incarne par là, à cette époque, une maternité active et responsable de chacun d’eux soucieuse de leur devenir…
Elle est une mère qui pleure ses enfants qui meurent (3), elle s’angoisse quand ils sont malades, (petite vérole), culpabilise de leurs difficultés, et est très exigeante sur leur éducation de princes et princesses.
L’écriture est agréable à lire et même si les notes de bas de pages sont nombreuses elles ne sont pas indispensables à la compréhension générale du texte …
Connaissant un peu l’histoire de M. T j’ai eu envie de voir comment E. Badinter allait réussir le pari de rentrer dans l’intimité de la mère de cette époque où l’éducation devait être seulement répressive avec des parents ne montrant que froideur et sévérité…
J’ai bien aimé le livre et en plus j’avais vu E Badinter à la Grande Librairie …
Bonne lecture ! …. Denise A.