Comme un ciel en nous de Jakuta Alikavazovic

Comme un ciel en nous de Jakuta Alikavazovic

Ma nuit au Musée –  Ed.  Stock  et Points

Jakuta Alikavazovic est née en 1979 à Paris. Elle est la fille d’un père monténégrin et d’une mère bosniaque qui s’étaient installés en France dans les années 1970.

Agrégée d’anglais, elle a enseigné à la Sorbonne.

Elle est romancière, écrit une fois par mois une chronique pour Libération et est traductrice de livres principalement d’auteurs américains.

En 2008, elle a obtenu le prix Goncourt du premier roman pour son livre Corps volatils.

Son dernier livre, Comme un ciel en nous a remporté le prix Médicis Essai 2021.

Dans sa nuit au musée, au milieu des œuvres qu’elle traverse, Jakuta Alikavazovic renoue avec sa propre histoire, en se replongeant dans les souvenirs de son enfance. Elle questionne ce lien particulier qui la lie à son père qui l’emmenait, enfant, régulièrement au Musée du Louvre et lui posait à chaque fois la même question « Et toi, comment t’y prendrais-tu pour voler la Joconde ? ».

Ayant quitté l’ex-Yougoslavie à l’age de 20 ans par refus d’intégrer le service militaire, son  père  se reconstruit une vie dans Paris, ville qu’il affectionne particulièrement, avec des rencontres plus ou moins incertaines qui alimentent sa passion de l’art ; et sa fille unique qui vit avec lui gardera  de ces moments de partage que   « L’histoire de l’Art est une histoire de fantômes pour grandes personnes, me disait-il. L’histoire de l’Art, c’est ce qu’il m’a trasmis à la place de son histoire à lui savamment effacée et redessinée au gré du temps ».

Ainsi, durant cette nuit, seule au Musée du Louvre, elle déroule cette histoire singulière où les œuvres semblent revivre pour l’accompagner dans sa quête de la part de mystère que son père a toujours laissé planer autour de ses origines.

« De quoi parle-t-on quand on parle d’Art ?

De conservation. De   permanence. D’un vœu d’éternité ? »

J’ai bien aimé ce livre, son écriture et la profondeur des réflexions sur la l’art et la transmission.

Anne Tisseyre