Le grand Monde, Pierre Lemaitre, Calman-Levy, 2022
Pierre Lemaitre est né le 19 avril 1951 à Paris. C’est un écrivain et scénariste français. Psychologue de formation, il effectue une grande partie de sa carrière dans la formation professionnelle des adultes, leur enseignant la communication, la culture générale, animant des cycles d’enseignement de la littérature.
En 2013, le prix Goncourt lui est décerné pour Au revoir là-haut, premier volet de sa trilogie les enfants du désastre qui se poursuit avec Couleurs de l’incendie, Miroir de nos peines. En 2018, il reçoit un César pour l’adaptation de cette œuvre au cinéma. Ses romans sont traduits en au moins 40 langues.
Le Grand monde est le premier d’une nouvelle trilogie : Une saga familiale qui va débuter après la deuxième guerre mondiale ! La famille Pelletier, installée à Beyrouth sous la forte influence du père Louis, fier d’avoir réussi à créer une savonnerie prospère avec son épouse Angèle assez effacée en apparence seulement… Chacun des quatre enfants dès l’âge adulte va très vite vouloir échapper à l’emprise dominatrice du patriarche et à la pesante autorité de la mère qui ne les voit pas grandir ! Ils n’ont pas grand-chose en commun si ce n’est ce désir d’émancipation !
Jean, l’ainé, très frustré par son incompétence à succéder à son père fuit à Paris avec Geneviève son épouse qui l’humilie en permanence ….
François, s’est lancé en secret dans le journalisme de faits divers au lieu d’études supérieures…
Etienne, lui, part à Saigon avec son chat Joseph pour rejoindre un ami engagé dans la guerre d’Indochine. Travaillant à l’agence indochinoise des monnaies, il se rend vite compte que l’Indochine et la France entretiennent un trafic de piastres, difficile pour lui de cautionner aussi va-t-il s’attacher à le dénoncer mais à quel prix …
Enfin, Hélène la benjamine, adolescente délurée qui n’hésite pas à subir une liaison tumultueuse à Beyrouth, avec un de ses professeurs pour passer le temps… elle rêve de rejoindre ses frères et franchit le pas en cachette…
Les descriptions des villes foisonnent de détails qui évoquent les ambiances suggestives :
Après les odeurs de savon à Beyrouth, l’odeur de l’opium dans les rues poisseuses de Saigon avec ses cyclo-pousses, ses échoppes et fumeries, où Étienne déambule accompagné d’un asiatique assez mystérieux et insaisissable,….
Les rues de Paris, les stations de métro, sont nommées et décrites avec précision …
La vie plus ou moins tumultueuse des personnages s’imbrique harmonieusement chapitre après chapitre, mais les secrets ne sont pas tous dévoilés, les meurtres ne sont pas tous élucidés puisqu’il n’est que le premier roman de la trilogie.
J’ai bien aimé l’histoire et les références discrètes au premier livre Au revoir là-haut. La lecture est facile et agréable … on plonge dans cette fresque dominée par la réussite de ces entrepreneurs où l’argent domine tout et ouvre les portes … la chute est surprenante ….
Denise ARTAGNAN