Billy Wilder et moi de Jonathan Coe, Gallimard, 2021
La narratrice Calista originaire de Grèce part découvrir les États-Unis sac à dos. Par le plus grand des hasards, dans un restaurant « chic » elle rencontre un personnage célèbre, un artiste, dont elle ne sait rien. Cet artiste est un peu sur le déclin après avoir connu une gloire importante. L’histoire raconte comment ce personnage va tout faire pour réaliser peut-être sa dernière œuvre qui, il espère lui permettra de retrouver le succès. A travers cette histoire, ce livre nous narre la rencontre entre 2 mondes, 2 générations et les difficultés pour un artiste pour rester au sommet de sa réputation. Calista accompagnera ce personnage, découvrira un monde tout à fait nouveau et sa vie en sera totalement changée.
C’est un premier niveau de lecture. Mais en fait ce personnage (et le titre le dit explicitement) est le cinéaste Billy Winder, le réalisateur de Le Poison, Boulevard du crépuscule, Certains l’aiment chaud, Irma la Douce etc. et… Fedora. Fedora, le film que Billy Winder veut absolument réaliser contre l’avis de pas mal de personnes et des producteurs d’Hollywood en particulier. Après l’épisode du restaurant aux USA, Calista deviendra une assistante de Billy Winder en Grèce pour le tournage de ce film. Elle le suivra ensuite à Munich et à Paris en compagnie également de Diamond le scénariste de l’époque du réalisateur. Jonathan Coe, à travers l’histoire de ce tournage, décrit l’atmosphère de cette époque et les années de réalisation de Billy Winder. Il y est question de Lubitsch, de Marylin Monroe, d’Ingrid Bergman de Jack Lemmon, d’Alfred Hitchook… Toute une époque. On y découvre un Billy Wilder qui ne comprend pas la nouvelle génération de cinéastes « les jeunes barbus », Spielberg, Scorcese, Fassbinder… Ce n’est qu’à la fin de sa vie qu’il reconnaîtra leur talent.
Et puis il y a le film Fedora qui raconte aussi l’histoire de stars déchues. « Dutch » le scénariste producteur mais aussi bien sûr Fedora qui après des années de gloire ne tourne plus… sans raison apparente. Ce film raconte le Hollywood dans les mains des producteurs pour qui ne comptaient que les recettes de leurs films et comment certains réalisateurs essayaient quand même de réaliser des films en dehors de ce système.
J’ai beaucoup aimé ce livre, peut-être parce que les personnages ne m’étaient pas totalement étrangers. Voir l’envers du studio est toujours intéressant. C’est une fiction mais où, à part l’intrigue, tout est vrai. Et c’est l’occasion de revoir ces films, pour suivre le roman.
Laurent D.